(Extrait de Notre Dame de la Voie n° 173 - Janvier 2019)
Chers amis,
Lors de votre Assemblée générale à Lyon, vous avez eu la délicate attention de m’envoyer une carte postale. Les litanies de signatures m’ont donné l’occasion de me réjouir des retrouvailles librement consenties pour vivre l’Évangile sur la terre des martyrs. Dans une société alourdie et même blessée et piégée par tant de formes d’égoïsme et d’individualisme, d’incompréhensions réciproques, d’envie et de violence, la communauté de l’Hospitalité de Notre Dame de la Voie a été une nouvelle fois signe et lieu de communion d’une charité vraie, celle qui accueille et donne.
Je suis convaincu que rien ne peut changer le monde si ce n’est le renouveau des rapports humains entre les personnes. Et la seule révolution nécessaire est celle qui enracine les relations humaines dans le don de soi et qui les vivifie par l’affection mutuelle, par un amour marqué par l’humilité et la générosité. Je suis heureux du travail accompli par notre désormais ancien président Gérard Husson et me réjouis de l’engagement total de notre nouvelle présidente Muriel Lanchard qui n’a de cesse de vouloir le meilleur des membres de l’Hospitalité de la Voie. Je remercie le Seigneur pour leur engagement, jumeau de celui de la Vierge Marie.
En effet, Notre-Dame n’a jamais recherché ses propres intérêts, mais elle ne cesse de songer à ceux des autres en priant pour nous, pécheurs, maintenant comme à l’heure ultime. Son humilité met en valeur la vôtre, chers dévots de Notre-Dame. Vous comptez bien sûr sur les autres, mais aussi sur Dieu. Et lorsqu’on compte sur Dieu, on réalise de belles oeuvres. En me remémorant le dévouement des hospitaliers, des malades, des personnes accompagnatrices lors du pèlerinage à Lourdes en juillet dernier, je salue Marie, pleine de grâces. Ses journées à elle n’avaient rien de particulier. Elles étaient jumelles les unes des autres. Vue de l’extérieur, Marie n’avait rien d’extraordinaire. Mais le regard de Dieu l’admirait. Ainsi, après ce moment vécu à Lyon, vous êtes revenus à votre quotidien. Peut-être même que les journées de certains d’entre vous sont ennuyeuses ; pour d’autres, elles sont difficiles. Mais ces journées sont toutes un chemin vers Dieu, vers l’accomplissement de sa gloire. Notre-Dame avait bien promis à Bernadette le bonheur du Ciel. Ce même bonheur nous est offert. Et tous les moments exceptionnels, comme une Assemblée générale, sont des avant-goûts de l’éternité.
J’ignore si vous avez eu le temps d’aller voir les ex-voto de Fourvière (photo)… Certes, on en trouve dans bien des sanctuaires et à Lourdes, des chapelles en sont tapissées. En évoquant simplement les ex-voto qui tapissent les murs de nos sanctuaires, je voudrais que nous ne les considérions pas simplement comme de simples tableaux qui ornent. Ils sont la prière d’action de grâces qui suit celle de l’imploration de ceux qui avaient été abandonnés par la science ou par des circonstances particulières. Comme le disait Jean Guéguinou, un ancien ambassadeur de France près le Saint-Siège, « les ex-voto sont la Gazette de l’espoir pour les personnes qui se sentent abandonnées…» Certains sont peints, d’autres sont des plaques de marbre. On ne peut que se réjouir que certains aient échappé au naufrage de plusieurs campagnes de destructions.
(@Hospitalité Notre Dame de la Voie)
Beaucoup d’entre nous n’ont pas mis d’ex-voto dans des lieux de prière mais ils demeurent dans l’action de grâces et très fréquemment, traduisent cette attitude spirituelle en allumant un cierge. Sa flamme est à l’image de la vie spirituelle et de l’oblation, puisqu’elle se consume en un don sans retour. À Lourdes, lors de l’offrande du cierge portant la marque de notre Hospitalité, se réalisait d’une manière heureuse la prolongation de notre présence à Massabielle. Mais cette offrande disait également à Marie que, comme elle, nous souhaitons le bonheur de Dieu à ceux que nous aimons et le salut du monde entier. Demeurons unis dans la prière et le service au quotidien. Fervent mois de mai, le mois de Marie !
Patrick Koehler, aumônier
(article paru dans Notre Dame de la Voie n° 189 de mai 2024)
Les photos parues dans la Lettre du lundi du 31 juillet m’ont replongé dans le temps de notre pèlerinage à Lourdes. Ce fut une période de notre vie donnée par Dieu pour vivre au rythme du ciel, c’est-à-dire au rythme de la communion avec lui, les uns avec les autres, le rythme du coeur qui bat pour les autres.
Pour les croyants et les incroyants, pour les dévots de Notre Dame comme pour ceux qui peinent à croire aux apparitions, Lourdes est un lieu unique et même indéfinissable. En apparaissant à Bernadette, Marie a offert au monde un endroit privilégié pour rencontrer l’amour divin qui guérit et qui sauve.
Durant notre séjour auprès de la grotte de Massabielle, nous étions invités à bâtir une chapelle. Une pèlerine de l’Hospitalité me confessait alors son scepticisme quant à un tel projet : « À quoi bon bâtir une chapelle sachant que trop souvent il en résulte un esprit de chapelle ! Et vous en conviendrez… Ce sont les esprits de chapelle qui fichent tout en l’air.» Je ne pouvais qu’acquiescer à l’expression de son bon sens. En effet, il n’y a rien de plus détestable qu’un esprit de clocher, un esprit de chapelle ! L’étroitesse de vues s’oppose au projet de Dieu qui embrasse dans un même élan toute l’humanité dont il est le père.
À Lourdes, la chapelle n’a ni mur ni vitraux ! Elle s’identifie tant avec le sanctuaire qu’avec la cité tout entière. Elle est une réalité dont les fondements sont l’apparition de l’Immaculée Conception à Bernadette et l’appel au bonheur !
@Sanctuaire ND de Lourdes
« Pour moi, Lourdes, ce n’est que du bonheur » me répéta un membre de l’Hospitalité au service des malades. Et Dieu sait que je le comprends. Marie elle-même y a trouvé son bonheur en rencontrant Bernadette. Marie a éprouvé ce même bonheur en nous voyant à la Grotte, dans les différentes chapelles où nous célébrions l’eucharistie tout comme à l’Accueil Notre-Dame.
Mais de quelle nature est ce bonheur ? Il naît de l’attention mutuelle et de la conscience d’avoir du prix aux yeux de Dieu. Dieu nous a tant aimés qu'il s'est donné lui-même pour nous. À chaque fois que nous tracions sur nous le signe de la Croix, nous nous rappelions cette vérité.
Mais le signe de croix nous rappelle aussi qu'il n'existe pas de véritable amour sans souffrance, il n'y a pas de don de la vie sans douleur. De nombreuses personnes apprennent cette vérité à Lourdes, qui est une école de foi et d'espérance, car elle est aussi une école de charité et de service aux frères.
C'est dans ce contexte de foi que se sont gravées les fatigues des organisateurs et des serviteurs, mais aussi la souffrance de nos aînés qui se sentent diminués et acceptent l’aide des hospitaliers et hospitalières. J’ose espérer que très rapidement, une fois chez eux, ils aient pu reconstituer une part de leurs forces.
J’ai été ému d’entendre de la bouche d’une de nos aînées qu’elle voulait que son coeur reste accroché au rocher de Massabielle, allant jusqu’à dire que probablement c’était son dernier pèlerinage à Lourdes et d’ajouter « à la grâce de Dieu ». Elle me rappelait Bernadette pour qui la grotte était son ciel. Et pourtant, elle dut la quitter… mais elle y restait. Dans une lettre de juillet 1866 aux soeurs de l’hospice de Lourdes, alors qu’elle était déjà à Nevers, elle écrivait : « Je vous prie, mes bien chères soeurs, de vouloir être assez bonnes pour offrir quelques prières, surtout quand vous irez à la Grotte. C’est là que vous me trouverez en esprit, attachée au pied du rocher que j’aime tant. »
Cette Grotte, Bernadette y était attachée mais elle ne l’aimait pas plus qu’il ne faut. Elle n’était pas son Dieu. Pour réaliser la volonté de Dieu, elle s’en détacha comme nous… préférant la volonté de Dieu à tout… et disant un autre jour : « Lourdes n’est pas le ciel. »
Personnellement, je peine à me détacher de ce rocher à chaque fois que je dis au revoir à la Vierge. On n’y est que de passage comme on l’est sur cette terre. Un jour nous la quitterons et nous verrons Marie, et près d’elle tous ceux que nous aimons. Nous y contemplerons aussi l’univers que nous aurons tenté d’achever par le travail de nos mains.
À Lourdes, la Sainte Vierge invite chacun à considérer la terre comme le lieu de notre pèlerinage vers la patrie définitive, qui est le Ciel. En réalité nous sommes tous pèlerins, nous avons tous besoin de la Mère qui nous guide ; et à Lourdes, son sourire nous invite à aller de l'avant avec une grande confiance dans la conscience que Dieu est bon, que Dieu est amour. Et cette conscience est éclairée par la bonté de nos compagnons d’éternité qui nous font du bien lorsque nous les rencontrons.
Que tous ceux qui ont contribué à faire de l’édition Lourdes 2023 un pèlerinage heureux soient bénis par notre Maître et Seigneur. Je le lui demande avec insistance, uni à vous et bien entendu, à Marie, notre bonne Mère.
Patrick Koehler, aumônier
(article paru dans Notre Dame de la Voie n° 187 de septembre 2023)
André Baechle, hospitalier du Gard, a représenté notre famille cheminote aux obsèques de notre ancien aumônier qu’il a bien connu quand le père Kauffmann était curé de Grosbliederstroff, André étant président du conseil de fabrique pendant six ans.
André nous a relaté toute l’émotion qu’il a ressentie lors de la célébration des obsèques de Jean-Marie Kauffmann grâce à la chorale et à toutes les personnes présentes, notamment : une vingtaine de prêtres, des religieuses venues du Togo, un groupe d’anciens combattants d’Algérie…
André a pris la parole au nom de notre Hospitalité et de l’U.C.C.F. et a bien voulu nous confier son texte ainsi que la feuille de messe pour les partager avec vous. Merci André !
Lourdes, 20 juillet 2014
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Je prends la parole au nom de l’Union des cheminots catholiques français et de l’Hospitalité Notre Dame de la Voie. Ces deux associations accompagnent des pèlerins et malades en pèlerinage à Lourdes tous les deux ans. Elles ont chacune un prêtre accompagnant.
Jean-Marie Kauffmann avait accepté en 2011 d’être « l’accompagnateur spirituel » de l’Hospitalité Notre Dame de la Voie. Il a assumé cette responsabilité jusqu’en 2021.
Il serait trop long de résumer ici ces dix années. Nous tenons en toute simplicité à marquer notre présence aujourd’hui avec vous toutes et tous qui l’avez connu ou approché dans sa vie de prêtre engagé au service de tous, pour proclamer la bonne nouvelle de l’Évangile.
Chacun de nous gardera un souvenir personnel des instants partagés avec lui à Lourdes ou dans nos régions, mais pour nous tous, il a été un homme de foi, humble, généreux, attentif et proche de tous les pèlerins, malades, et hospitaliers et hospitalières.
Il aimait beaucoup notre mouvement cheminot et nos pèlerinages à Lourdes, où il savait allier les moments de recueillement, et les moments de joie. Sa bonne humeur était communicative.
Pour terminer, je vais partager avec vous la prière qu’il avait choisie pour notre bulletin de janvier 2021, qui résume bien sa pensée, la perception qu’il avait de sa mission au sein de l’Église et plus largement dans notre mouvement.
Cette prière de Jeanine Dubois s’intitule « Tu es à mes côtés ».
Mon Dieu,
Il y a des jours où je ne sais pas où tu m’amènes et, cependant, je sens que tu me tiens la main et que tu ne me lâcheras pas. Tu me l’as tellement prouvé ! À deux reprises, j’ai été sur le point de te retrouver. C’est du moins ce que disaient les médecins. Et je suis toujours là ! Je pense que je n’étais pas prêt(e) ! Oh ! non, pas prêt(e) du tout. Je pense que toutes les épreuves que j’ai subies sont autant de grâces que tu m’as accordées.
Aide-moi à toujours conserver l’espérance. Aide-moi à voir tout autour de moi ces mains qui se tendent, aussi bien pour donner que pour recevoir.
Aide-moi à te retrouver dans des visages qui m’entourent. Donne-moi la patience qui me manque souvent. Aide-moi à toujours faire preuve de charité. Et puis, à ma place, aide-moi à toujours être témoin de l’Évangile.
Si je tombe, mon Dieu, aide-moi à me relever et à repartir d’un pas plus alerte que jamais et cela, jusqu’à l’heure de ma mort. Il n’y a que toi qui puisses m’aider. Toi seul sais à quel point ! La solitude, ça n’existe pas lorsque l’on croit en toi. Je sais que je peux tout te dire, que tu me guideras, que tu m’éclaireras comme un père qui n’abandonne jamais son enfant et qui le protège à tout instant. Aide-moi à toujours avoir foi en toi.
Je te demande beaucoup, mais j’ai oublié l’essentiel : merci, mon Dieu, d’être toujours près de moi.
Merci Jean Marie pour tout ce que tu nous as transmis et apporté….
Sur le seuil de sa maison,
Notre Père t'attend,
Et les bras de Dieu
S'ouvriront pour toi.
Quand les portes de la vie
S'ouvriront devant nous,
Dans la paix de Dieu
Nous te reverrons.
André
(Extrait de Notre Dame de la Voie n° 184 - Septembre 2022)
NDLR. : Le chanoine Patrick Koehler a rejoint notre Hospitalité en qualité d'aumônier en début d'année 2022, succédant à l'Abbé Jean-Marie Kauffmann, empêché par la maladie, qui reste l'un des nôtres et que nous remercions pour son apport précieux pendant de nombreuses années. Notre récollection de mars 2022 au Sacré-Coeur de Montmartre était la première rencontre officielle avec notre nouvel aumônier que nous remercions bien fraternellement d'avoir accepté cette fonction d'accompagnement spiribuel. Nous lui souhaitons la bienvenue !
Quelle belle rencontre que celle vécue furtivement à Montmartre avec vous, chers amis, membres de l’Hospitalité de Notre-Dame de la Voie. J’admire votre attachement à cette belle institution. J’y vois le bras agissant de la Vierge Marie, santé des malades et secours des chrétiens. En effet, qui s’occuperait des souffrants si vous n’étiez disposés à le faire ? Qui porterait secours à ceux qui sont marqués dans la chair par les limites physiques liées à l’âge ou à la maladie ou encore à un accident de la vie, lors du pèlerinage des cheminots à Lourdes ? C’est vous dire combien votre service est précieux aux yeux de Dieu et source de joie pour ceux qui en bénéficient.
En se rendant chez Elisabeth, Marie était pressée par le désir de servir, d’apporter son aide à sa cousine âgée. Mais, n’oublions pas, Marie venait de connaître l’expérience bouleversante de l’irruption de Dieu dans sa vie par la voix de l’ange. Elle venait d’accepter d’être la mère du Sauveur. Quel secret lourd à porter. Aussi, tout en offrant son aide à Elisabeth, Marie espère être comprise par Elisabeth. Et nous le savons : Marie a été comprise par Elisabeth et c’est alors qu’éclate le chant du Magnificat. Une relation authentique permet une compréhension réciproque.
Il en fut autrement pour Bernadette Soubirous. Souvenons-nous de cette apparition du 2 mars 1858 telle que Bernadette nous la conte : « Elle me dit d’aller dire aux prêtres de faire bâtir là une chapelle. Je fus trouver M. le curé pour lui dire. Il me regarda un moment et il me dit d’un ton pas très commode : ''Qu’est-ce que c’est que cette dame ?'' Je lui répondis que je ne savais pas. » Alors que Bernadette répondait à la demande d'Aquero, elle se heure à une totale incompréhension de la part de son curé, incompréhension qu’elle assume dans la paix du cœur et une charité incroyable. Contrairement à Elisabeth comblée de l’esprit prophétique, qui perçoit le secret de Marie, M. le curé demeure prudent, réservé mais brusque et froid… Et pourtant Bernadette ne se laissera pas désarmer par lui. Elle continuera à être la messagère de la Dame…
Aussi, chers amis lecteurs, n’ayons de cesse d’aller vers les autres. Non pour nous affirmer mais au nom de notre vocation humaine et chrétienne : celle d’être utile aux autres dans une attitude de service et de don de soi. Le mouvement qui nous pousse vers les autres pour les aider est le fruit de Jésus présent dans le cœur, de Jésus qui accomplit en moi le salut et qui donne sens aux événements de la vie. Ce mouvement - celui d’aller vers les autres- est le mouvement même de Dieu qui rejoint les hommes sur les routes de leur vie. Le souvenir de la rudesse du curé Peyramale et de l’attitude de la petite Bernadette ne peuvent que nous inciter à entrer dans la logique de l’Évangile relayée par l’apôtre Paul : « Agissez en tout sans murmure ni contestation » (Ph 3, 14).
C’est alors que l’espace ouvert pour la rencontre nous donnera de découvrir la joie cachée au cœur des moindres événements de chaque jour. Bernadette s’était rendue en hâte au presbytère, mue par un sentiment de charité et d’humilité. Elle ne voulait que ce que Marie venait de lui demander. Certes, nous n’aurons probablement jamais une apparition de la Vierge Marie. Mais nous gardons en mémoire sa voix lors des noces de Cana. Et à la suite de Marie qui gardait tous les événements dans son cœur, n’ayons de cesse de méditer la recommandation de Notre-Dame aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira ». C’est bien ce qu’il nous revient de réaliser dans notre quotidien. « Faire tout ce que nous dit Jésus ! ». Je suis persuadé que c’est bien ce que vous souhaitez. Vous voulez tendre vers cet idéal. Certes, la faiblesse et la fragilité nous guettent et il se peut qu’une défaillance nous conduise à succomber à l’attrait du péché… Pauvres pécheurs ! Oui, oui, nous le sommes…
Mais cette réalité ne doit nullement nous empêcher d’aller vers les autres. Et cela tout simplement parce que Dieu veut que nous osions la rencontre avec d’autres ! Une dimension de sa volonté est que nos relations tissées aux hasards d’une rencontre deviennent fraternelles et chaleureuses.
Je suis heureux de savoir que Lourdes, la Grotte, les chapelles servent ces relations humaines et leur donnent d’être des relations réussies. C’est bien le commun attachement à la Vierge Marie qui permet de goûter la joie d’être frères et sœurs, c’est bien l’amour pour Notre-Dame qui continue d’animer les liens entre hospitaliers même aux heures de fatigue et d’épreuve. Oui, cette confiance en Marie favorise la bonne foi, celle qui l’animait durant toute son existence terrestre et qui est devenue le berceau de paroles de vérité. Ces dernières induisent un dynamisme capable de créer entre nous la profonde communion des cœurs vécue par Marie et Bernadette, et par la suite par Bernadette et son curé, l’abbé Peyramale.
En ce mois de Marie, le mois le plus beau, comme nous le chantions naguère, risquons la rencontre en allant vers les autres… pour leur dire qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu et à nos propres yeux ! Dieu vous soit en aide.
Votre dévoué, Patrick Koehler, aumônier.
(Extrait de Notre Dame de la Voie n° 183 - Mai 2022)
Les membres de l'Hospitalité Notre Dame de la Voie qui se sont retrouvés à Lourdes en avril en Assemblée plénière ont relu tout le vécu de l’année des équipes réparties dans les différents secteurs de France. Cette session a été également une préparation de 2020 dont le thème proposé par les Sanctuaires de Lourdes sera « L’Immaculée Conception », qui est l’un des thèmes du Magnificat « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son nom. »
À travers notre hospitalité, comme tant d’autres à Lourdes, et dans différents autres pèlerinages mariaux dans le monde entier, nous sommes sans cesse invités à vivre et à découvrir toutes ces richesses que Jésus, par Marie, met en chacun de nous. Bernadette, elle aussi, est notre guide et notre soutien. Qu'elle nous aide à comprendre, à accepter, et à vivre toutes les merveilles que le Puissant met en nous comme il l'a fait pour Marie, mais aussi comme Marie a aidé Bernadette à le vivre et à le chanter.
Mais avant d’entamer avec vous la réflexion sur « Le Seigneur fit pour moi des merveilles » à travers le thème de l'année 2019 « Heureux vous les pauvres », je ne voudrais pas faire l'impasse sur deux événements vécus récemment et qui, eux aussi, chacun à sa manière, rappellent et nous font vivre la pauvreté : l'incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris et les attentats meurtriers au Sri Lanka.
L'incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris du 15 avril
Après une nuit entière à lutter contre les flammes, les pompiers sont parvenus à maîtriser l’incendie au risque de leur vie. Tous ont été félicités, autant par les instances religieuses que politiques, pour leur bravoure et leur courage qui a sauvé l'essentiel de la cathédrale. Le Président Emmanuel Macron a même pris la décision de restaurer la cathédrale dans les cinq ans à venir, et le Pape François lui-même a saisi l'occasion, lors de l'audience générale du 17 avril, d’exprimer à la communauté diocésaine de France, aux Parisiens et à tous les Français, son affection et sa proximité devant un tel événement ; il a lui-même adressé un grand merci à tous ceux qui, au péril de leur vie, ont sauvé la cathédrale : « Que la Vierge Marie bénisse et soutienne la reconstruction afin qu'elle puisse être l'œuvre collective à la louange et à la gloire de Dieu ». Et qui de nous n'a pas été attristé, voire « écœuré », devant ce drame ? Nous garderons certainement très longtemps dans notre cœur les images de cet incendie.
Les attentats meurtriers au Sri Lanka
Le 21 avril 2019, dimanche de Pâques, l'Église catholique sri lankaise a souffert d’explosions meurtrières qui ont fait des centaines de morts et de nombreux blessés. Le cardinal Malcolm Ranjith, Archevêque de Colombo, a présenté ses condoléances à toutes les familles et a invité le monde entier à prier pour son pays tragiquement meurtri en ce jour de Pâques. Le Pape François, après la bénédiction Urbi et Orbi, a lui aussi exprimé sa douleur face à ces graves attentats survenus le jour de Pâques. Ce fut également l'attitude de nombreux diocèses en France et dans le monde, ainsi que de millions de fidèles.
Prier Marie avec les chrétiens d'Orient
Devant cette tragédie que l’Église d'Orient a vécue à nouveau, L'Œuvre d'Orient, qui depuis 1856 est au service des chrétiens d'Orient, nous invite, nous les chrétiens d'Occident, à être proches, solidaires, unis et fraternels avec nos frères d'Orient, et nous demande de prier pour eux.
Je voudrais partager avec vous la prière de L’Œuvre d’Orient :
« Sous votre protection, Ô très sainte Mère de Dieu,
les chrétiens des Églises d’Orient ont toujours trouvé refuge.
Rassemblez les Chrétiens d’Orient et d’Occident dans l’amour de votre fils
afin que l’unité des Églises ressemble à celle de la Trinité Sainte du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Donnez-leur le courage dans les épreuves, la patience dans la persécution, l’espérance dans les conflits.
Ô Vous, vraie fille d’Abraham, faites que les fidèles des trois religions, juive, chrétienne et musulmane, se traitent fraternellement en fils et filles du même Père.
Qu’ils recherchent la paix en cette terre où parut le Prince de la Paix.
Dans la fidélité à l’Église et à sa mission, inspirez aux frères d’Occident la gratitude envers leurs frères d’Orient et à tous la charité qui fait vivre et croire au salut que le Père offre à tous les hommes.
Ô Vierge, comblée de grâce et de bénédiction, intercédez pour nous. »
(https://oeuvre-orient.fr/prier/)
Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son nom
Revenons donc à cette supplique.
Par Bernadette, cette humble fille, comme le fut Marie dans sa jeunesse, nous sommes sans cesse invités à découvrir en nous ces merveilles, et cela dans l'humilité, comme l'a réalisé et vécu Marie, et par elle, Bernadette.
Le secret du bonheur est là, et Bernadette nous le révèle. L’apparition s’intéresse à elle et lui renvoie sa propre image. « C’était une jeune fille, aussi jeune et aussi petite que moi, elle me disait ‘vous’… C’est parce que j’étais la plus ignorante que la Sainte Vierge m’a choisie. » La sainteté n’est pas de l’ordre des apparences. Il faut aller voir le cœur, il faut être capable d’ouvrir son propre cœur. C'est ce que Lourdes a provoqué dès l’origine, cette révolution des cœurs. Comprenons que, même vivant la galère, nous avons droit à cette part de bonheur ; et qu’elle peut se multiplier et grandir, si nous entrons dans la grâce de l’apparition de Marie à Bernadette ; cette rencontre nous fait vivre le respect inconditionnel de toute personne dans la lumière de l’Esprit qui veut communiquer sa puissance de vie.
Alors nous, Hospitaliers de Notre Dame de la Voie, nous devons sans cesse nous convertir et nous souvenir que l'hospitalité consiste à laisser entrer l'autre chez soi, ou à entrer à son tour, dans sa vie. Et ce que nous vivons à Lourdes durant les six jours de pèlerinage tous les deux ans, c'est aussi la trame de notre vie de tous les jours au retour chez nous, dans nos familles et avec notre entourage, par et à travers nos vies offertes et partagées.
C'est cette conversion quotidienne que nous devons demander à Marie et à Bernadette qui nous accompagnent dans le quotidien de nos vies ; cette conversion n’est pas facile, car nous devons accueillir en nous ce que vit l'autre, accueillir sa joie ou sa souffrance, et la faire nôtre ; donc nous devons élargir notre cœur, sortir de nos intérêts propres et immédiats, pour faire place en nous à ce que vit l'autre. C'est aussi cela le miracle de Lourdes, vivre au quotidien ce que nous avons vécu, découvert durant ce temps fort de nos pèlerinages.
Alors nous aussi, avec Marie, aidés par Bernadette, nous pourrons aussi faire nôtre ce chant du Magnificat « Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son nom. »
Profitons aussi de chaque rencontre de secteur pour nous aider les uns les autres dans cette conversion permanente, et demandons à l'Esprit de Pentecôte de nous aider à découvrir, par lui, avec lui et en lui, les merveilles que le Seigneur fait pour nous et réalise à travers nous.
Bonne route à vous tous,
Abbé Jean-Marie Kauffmann - Accompagnateur spirituel
(Extrait de Notre Dame de la Voie n° 174 - Mai 2019)
Voici le thème de cette année 2019 à Lourdes que ce bulletin nous aidera à comprendre et à vivre, nous qui aurons la joie de nous retrouver à Lourdes en avril prochain. (...)
Lourdes et notre Hospitalité Notre Dame de la Voie nous appellent à vivre l'espérance et la réconciliation... que de cris, de messages, de prières sortiront peut-être de nos cœurs pour redire la joie d’être ensemble, la volonté de tout faire pour être heureux, une volonté plus forte que nos mésententes, nos intolérances…
Notre monde a plus que jamais besoin d’Espérance, de Paix. C'est aussi ce chemin qu'a pris la Vierge Marie et qu'elle a enseigné à Bernadette devant la grotte de Lourdes. L’apparition au creux de la Grotte lui permet de dépasser le simple regard qui se contenterait des apparences de sa vie : elle ne va pas à l’école, elle n’a pas encore fait sa première communion ; voilà que quelqu’un s’intéresse à elle et lui renvoie sa propre image, telle que le Père la contemple : « Il s’est penché sur l’humilité de sa servante. »
Bernadette existe pour quelqu’un. Sa vie ordinaire, faite de pauvreté et d’amour, lui permet d’expérimenter un bonheur capable d’intéresser le Ciel. Au creux d’une grotte obscure, au fond même du cachot, elle entend et elle voit, et elle ne pourra plus dire qu’elle n’a pas vu ni entendu. Elle vit l’expérience des premiers apôtres, témoins de la vie nouvelle du Ressuscité (Ac 4, 20). Marie a confié pour nous à Bernadette l’indication du chemin du vrai bonheur. Elle a su révéler aux pécheurs l’amour dont ils sont aimés. « Puisque vous êtes un pécheur, je vais vous refaire le sourire de la Sainte Vierge. »
Jésus a dit : « Heureux les pauvres » ;
il ajoute tout de suite en Saint Luc : « Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! » Notre pauvreté, c’est notre richesse, notre besoin et notre joie de la relation à l’autre.
Puissent 2019 et l'Hospitalité Notre Dame de la Voie nous y aider ; puisse Bernadette nous montrer ce chemin qui fut le sien. Puisse Notre Dame de Lourdes être à nos côtés pour nous faire découvrir et aimer son Fils Jésus et l'amour de Dieu son Père. Pour vivre cela et toujours mieux le comprendre, il nous faut sans cesse et toujours un cœur de pauvre… Bonne route à vous tous,
Abbé Jean-Marie Kauffmann - Aumônier de l’Hospitalité Notre Dame de la Voie
(Extrait de Notre Dame de la Voie n° 173 - Janvier 2019)
Chers Amis,
Du 17 au 19 juillet 2017, l’Hospitalité Notre Dame de la Voie a vécu un jubilé exceptionnel à la suite des cheminots actifs qui, en 1947, ont pensé qu'il fallait créer une hospitalité pour les cheminots âgés, malades, handicapés qui, tout comme les bien portants, avaient besoin de vivre les grâces de Lourdes le temps d’un pèlerinage...
Les participants à ce jubilé ont d'abord rendu grâce pour ce premier accompagnement de cheminots malades à Lourdes et ont prié pour les pionniers de notre Hospitalité. Puis ils ont porté dans leurs prières nos frères et sœurs âgés, malades, handicapés, qui, grâce aux hospitaliers, peuvent vivre notre pèlerinage national à Lourdes tous les deux ans. Ils ont aussi porté dans leurs prières tous les hospitaliers absents pour une raison ou pour une autre.
(…) Vous, membres de l’Hospitalité Notre Dame de la Voie, vous savez combien la Vierge Marie anime vos vies et vos actions. Alors, toutes les fêtes de la Vierge Marie qui égrènent nos vies nous aident à vivre avec et par Elle, et nous aident à consacrer nos vies à Marie comme vous l'avez fait lors du jubilé en juillet dernier à Lourdes, en confiant à la Vierge celles et ceux qui vous ont demandé de prier pour eux.
Alors pourquoi est-il essentiel de se consacrer à Marie ?
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